top of page
Blog%20-%20chris-leggat-42107-unsplash_e

25 choses à savoir sur moi : exercice d'introspection

Photo du rédacteur: Michele LesageMichele Lesage

Dernière mise à jour : 3 janv.

Proposition d’un exercice d'écriture, de mémoire et d’introspection pour mieux se connaître et parler de soi en moins de 1 500 mots.


Les curriculum vitae sont destinés aux employeurs, élaborés dans le cadre de projets d’affaires ou diffusés dans le contexte du développement d’un réseau professionnel. Les autobiographies visent le marché des librairies ou la transmission du patrimoine familial entre générations. L’exercice que je propose dans ce billet a plutôt pour objectif un regard introspectif afin de mieux se connaître et matérialiser la liste de nos envies.


Pour ma part, je tenterai de bien saisir le fondement de mon itinéraire personnel.


Enfant qui lit un livre
Enfant dans une bibliothèque

La source de mon obsession littéraire - point de départ de mon introspection


1-  Enfant, Gilles Vigneault a remis à la famille un coffret de quatre livres dédicacés à chacune des filles de mon père, en remerciement de soins médicaux reçus. J’ai emporté à Montréal ce coffret, Paroles de chanson. Voici ce qu’il m’a écrit dans le volume titré Avec les vieux mots : « À Michèle, avec mes vœux pour un Noël heureux et une bonne Année ».

 

Ces jours-ci, j’inscris des souhaits sur plus de deux cent cinquante cartes que j’attache aux cadeaux destinés à des personnes vivant avec le VIH-Sida, la précarité et l’isolement, dans le cadre des activités de la Fondation Les P’tits Lutins (ptitslutins.org). Je saisis depuis mon jeune âge l’effet considérable de ces messages bienveillants.

 

2-  Fillette, j’entendais souvent le nom de Gabrielle Roy par la bouche de mes parents. Ils la voyaient à l’occasion de visites amicales à son mari, un médecin rencontré à Paris durant les études de spécialisation de mon père. La petite poule d’eau et sa poésie sont entrées dans mes veines comme une composante vitale de l’existence.

 

3-  Dans la rue et la ruelle : j’ai joué avec Robert Lepage, aujourd’hui metteur en scène, scénographe et écrivain. Lorsque j’ai assisté à sa pièce 887, je l’ai rejoint dans les coulisses. Il se rappelait l’atmosphère étrange de la maison, son obscurité et son silence, notre gros chat dont les yeux sauvages ajoutaient à la singularité du lieu ainsi qu’une longue marque de griffe qui striait le torse de ma sœur.

 

4-  À l’école : Hélène Desputeaux, créatrice de Caillou, fréquentait l’école de quartier installée au sous-sol d’un immeuble à logements voisin et s’amusait avec ma plus jeune sœur. J’ai étudié avec Isabelle Grégoire et Sylvie Gobeil au secondaire, Chrystine Brouillet et Lyne Gareau au collège, toutes quatre autrices. Julien Paré-Sorel, bédéiste accompli, est le fils d’une voisine et j’ai connu Mireille Dubois, humoriste, lors d’un voyage au Maroc. Ma sœur aînée était de la même promotion que celle de Marie Laberge.

 

Chacune de ces rencontres alimente toujours ma fièvre littéraire.

 

5-  À l’université : Baccalauréat en littérature française, mineure en journalisme. Gilles Jobidon, auteur qui a revu mon dernier roman, me révélait qu’il n’avait pas suivi ce cursus. Exit pour lui le vocabulaire de spécialistes comme intrant, entrant, signifiant, aléthique, narrateur intradiégétique, et tout le bataclan. D’un côté, les professionnels de la dissection des textes, de l’autre les romanciers et les poètes. Je ne confirme ni n’infirme la nécessité d’en passer par là. Pour ma part, cette avenue m’était indispensable pour acquérir de la maturité.

 

6-  La mineure en journalisme me faisait rêver de courir la planète en quête d’événements et de personnages exceptionnels. Mes professeurs, très compétents, nourrissaient nos fantasmes de gloire. Nommée rédactrice en chef du journal des finissants (parce que personne ne voulait de cette position et que le groupe des prochains diplômés comptait son lot de fortes têtes difficiles à encadrer), je m’en suis tirée tant bien que mal. La parution en a été bloquée par l’université, les articles traitant de la situation déplorable des associations étudiantes muselées par l’administration. À la suite de nos protestations et d’une entrevue à Radio-Canada, le journal a été distribué dans les présentoirs, mais seulement après que la session fut terminée et les pavillons vidés de toute âme qui vive.


7- Mon premier emploi à La Presse Canadienne, de soir et ennuyeux comme un vêtement acheté sur un coup de cœur mais impropre à se mettre en valeur, m’a totalement déçue. J’ai travaillé quelques mois dans une tabagie. Entre les journaux et les périodiques, le comptoir aux fromages et la charcuterie, les étagères de cigarette et le coin casse-croûte, je me suis dit que je n’atteindrais pas mon autonomie de sitôt.


L’exil


8-  Mes études en droit m’ont introduites dans le monde inépuisable des querelles, des vengeances et des drames inconcevables. Moi qui adorais lire, j’ai lu tout mon comptant.

 

9-  Mes emplois de jeunesse : monitrice, instructeur de natation, placière au Colisée de Québec, caissière.

 

10-  Je me suis libérée d’un environnement familial toxique en fuyant la Ville de Québec. À Montréal, je me suis glissée dans l’univers de l’édition juridique par la porte de derrière, en indexant des lois fédérales. J’ai accepté tous les postes à ma portée, comme une teigne résistante à toute intervention curative. J’ai exécuté des recherches pour le compte de clients, tenu kiosque, occupé la fonction d’arrêtiste, collaboré à l’élaboration de nouveaux produits, rédigé des articles, participé à la transition du papier au numérique, traversé le bogue de l’an 2 000, dirigé des équipes et décroché une pension pour de présumés meilleurs jours.

 

Trois décennies de labeur salarié se sont écoulées. L’espoir de construire une œuvre littéraire solide s’évaporait dans l’air comme une soupe qu’on a laissé bouillir trop longtemps. Il ne subsiste dans la cuisine que l’odeur d’un potage qu’on ne consommera pas. J’ai dévié de la trajectoire après laquelle je soupirais par besoin d’indépendance, de m’assurer un gagne-vivre régulier et de fusionner avec un compagnon fidèle qui me gratifierait de rejetons adorables. D’abord seule en chambre puis en studio, et finalement dans le confort d’un bungalow, j’ai composé des textes qui ne cessent de me désappointer. De grandioses projets ont surgi, puis avorté faute de substance. J’achetais des cahiers avec l’intention d’y exprimer mon génie. Quelques pages suffisaient pour être abandonnées parmi des dizaines d’autres que je conserve malgré le peu d’estime que je leur octroie. Durant tout ce temps, je m’éparpillais donc au gré de mes humeurs variables comme la température du 45e parallèle nord-américain. La correspondance soutenue que j’ai entretenue avec mon amie d’enfance partie en Afrique, puis dans le nord de la province, me soulageait de cette trahison envers mes aspirations.


Le retour


11-  Mes étiquettes : Mariée, mère, travailleuse à temps plein, puis retraitée et blogueuse, autrice, bénévole engagée pour la Fondation Les P’tits Lutins. J’ai choisi de prendre une retraite prématurée pour parer à des urgences familiales. J’ai alors discipliné mon agenda pour y insérer des espaces de créativité. Depuis, j’ai conçu mon site Web, animé des ateliers, écrit trois romans encore inédits. Le dernier, revu par l’auteur Gilles Jobidon, ne s’est pas démarqué. Ni sa faute ni la mienne. Mon karma.

 

12-  Mon mot préféré : amitié, parce qu’il comprend les mots empathie, écoute, absence de jugement, présence

 

13-  Le mot que je déteste : prédation

 

14-  Le livre que j’apporterais sur une île : Jacques Prévert, Œuvres complètes

 

15-  Mes sources d’inspiration : mon pays, ma famille, les tragédies humaines, mon jardin, la musique de Jean-Michel Blais, Alexandra Stréliski, Philip Glass.

 

16-  Mon rituel d’écriture : l’après-midi, quand toutes les tâches quotidiennes et routinières ont été accomplies et que rien n’a été oublié. Ma distraction me crée une terrible anxiété et l’unique façon que j’ai trouvée de la calmer est de cocher ma liste de To do avant de me perdre dans les méandres de mon imagination.


Mon coffre au trésor


En vrac, je vous présente mon bagage culturel, c’est-à-dire les auteurs et autrices qui m’ont marquée et que j’ai aimé·e·s.


17-  Québec : Jack Kerouac, Gilles Vigneault, Marc Favreau, Roger Hamelin, Anne Hébert, Gabrielle Roy, Fred Pellerin, Réjean Ducharme, Félix Leclerc, Leonard Cohen, Mordecai Richler, Émile Nelligan, Kim Thúy

 

18-  France : Victor Hugo, Honoré de Balzac, Rabelais, Jean de La Fontaine, Alexandre Dumas (père et fils), Edmond Rostand, Gustave Flaubert, Émile Zola, Jean Giono, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Guillaume Apollinaire, Marcel Pagnol, Colette, Albert Camus, André Malraux, Jacques Prévert, Boris Vian, Antoine de Saint-Exupéry, Simone de Beauvoir, Bernard Weber, Éric Daniel Pennac, Éric-Emmanuel Schmitt

 

19-  États-Unis : Ernest Hemingway, Edgar Allen Poe, Stephen King, John Irving, Paul Auster, Henry Miller, Emily Dickinson, Margaret Mitchell, John Steinbeck, Harper Lee, Mark Twain, Herman Melville, Tennessee Williams

 

20-  Angleterre : Charles Dickens, Oscar Wilde, Georges Orwell, Aldous Huxley, Jane Austen, Charlotte Brontë

 

21-  Europe : Franz Kafka, Friedrich Nietzsche, Herman Hesse, Patrick Süskin, Italo Calvino, Dino Buzzati, Umberto Eco, Miguel de Cervantes

 

22-  Russie : Dostoïevski, Tolstoï, Anton Tchekhov

 

23-  Asie : Chow Ching Lie, Yoko Ogawa, Mo Yan

 

24-  Afrique : Amin Maalouf, Ahmadou Kourouma

 

25-  Amérique du Sud : Jorge Luis Borges, Gabriel Garcia Marquez, Carlos Fuentes



8 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page